Styliste, je l’ai voulu, choisi, désiré !
Ça n’a pas été facile… Depuis toute petite, j’ai une passion pour les vêtements, les tissus, les fringues…. quand j’étais au collège ma mère me disait : « ne dis pas que tu veux faire de la mode … tu va finir couturière au Toulon !!! » (banlieue ouvrière de Périgueux). Elle était terrifiée !!! Bon, je n’ai rien dit, ni au collège, ni au lycée.
Mon Lycée avait organisé une visite du salon de l’étudiant à Bordeaux, je m’y suis rendue, et j’ai trouvé une école de mode : ESMOD qui allait ouvrir à Bordeaux. J’ai rapporté les dépliants et plaquettes, mais ma mère faisant un peu comme si de rien n’était et me disait : « tu veux pas faire un BTS compta ? »; mon Dieu l’horreur !!!!
J’ai fait un dossier pour le BTS compta… Cauchemar …
Heureusement j’ai fini par la trainer à Bordeaux pour rencontrer la directrice, visiter l’école et m’inscrire !!! Merci Maman de m’avoir fait confiance … Sinon qui sait ce que je serais devenue…mais sûrement pas comptable…
Styliste, c’est quoi ?
C’est être multitâche, « open mind », curieux avec une bonne mémoire visuelle.
Analyser et anticiper les tendances et les phénomènes de société. Connaître le marché concurrentiel et l’environnement marketing de la marque. Créer les modèles et construire un plan de collection global. Choisir les tissus, les fils et les couleurs pour chaque saison. Travailler en équipe avec les free-lances, les modélistes et les fournisseurs à la création et à la mise au point des modèles. Respecter la cohérence entre prix et critères de qualité. Etre ouvert et accepter la critique, mais aussi être force de propositions pour faire avancer la marque et rester dans l’air du temps. Savoir construire un argumentaire pour amener de nouvelles idées en terme de produits bien sûr, mais aussi dans la façon de les présenter et de les mettre en scène.
Vu comme ça… on est loin du coloriage, découpage, collage … et des bidouilles de couturières…
Styliste, c’est être créatif, et avoir l’esprit à 360° parce que tout est remis en cause à chaque collection, trouver une nouvelle perspective et de nouvelles idées. C’est parfois dur parce que être créatif, c’est aussi être sensible, mais le commerce qui en découle n’est pas tendre … alors il faut savoir relativiser et prendre du recul, sinon c’est dur pour le moral !
Ce que j’aime, c’est croiser les axes des contraintes et de la créativité pour trouver le juste équilibre, le bon dosage. C’est très stimulant !
Sensible et fort … oui pas facile tout les jours … mais passionnant !